Cliquez ici >>> đź›· lettre d un poilu Ă  sa femme

Exprimerson chagrin à une personne endeuillée. Cher ami, Une belle âme, pleine de générosité et de compassion, s'en est allée loin de toi, en te laissant dans la solitude et le chagrin. Perdre un être proche, c'est perdre un peu de soi-même. Lorsque j'ai connu cette épreuve, lors du deuil de mon mari, j'ai eu l'impression pendant des Etquand il terminera ses lettres ainsi, on comprendra combien le lien d’amour est le seul qui les garde en vie et ne fait pas vaciller sa raison : « Quand tu m’écriras, dis-moi un peu des choses amoureuses et alors je prendrai ton portrait d’une main et ta lettre de l’autre et il me semblera que je te fais la cour. Maintenant je vais m’endormir en pensant à toi, le joli rêve STALINE un monde nouveau vu à travers un homme ZOLA. LETTRES de lenine A SA famillr, présentées par Henri Barbusse avec la collaboration d'Alfred Kurella. Les ouvrage» dont les titres sont suivis du signe Il ont été publiés par la Librairie Flammarion. Les800 lettres d’un Poilu retranscrites. Enseignante d’histoire au collège Supervielle de Bressuire, Dominique Lenne a eu la chance de se faire prêter par une de ses élèves les 800 lettres que son arrière-arrière-grand-père a écrites à sa femme durant la guerre. Exceptionnellement bien conservées malgré l’écriture au crayon Lettresextraites deParoles de Poilus. (éditées par Radio-France) ( Maurice Maréchal avait vingt-deux ans en 1914. Après la guerre, il deviendrait l'un des plus grands violoncellites du monde : l'égal de Casals et l'un des maîtres de Rostropovitch. Entre 1914 et 1919, le matricule 4684 classe 12 fut soldat de 2ème classe et agent de liaidon. Je Veux Des Sites De Rencontres. Publié le 14/12/2019 à 0930 Les lettres achetées par Manon ont été écrites depuis le front par Joseph Avignon, lors de la Première Guerre mondiale. Manon Hoarau INTERVIEW - À l’occasion d’un vide-greniers, Manon Hoarau a acheté un paquet de missives écrites depuis le front par un soldat à son épouse. Après une longue enquête, la jeune femme a remis sa précieuse trouvaille à l’un des descendants du 24 ans, Manon Hoarau a la passion des brocantes. C’est dans l’une d’elles, à Toulouse, qu’elle découvre des lettres qu’un certain Joseph Avignon, mobilisé lors de la Première Guerre mondiale, a écrites à son épouse depuis le front. Très vite, la jeune femme se met en tête de retrouver, après plus d’un siècle, la famille de ce poilu. Elle raconte l’enquête qu’elle a menée pour retrouver les descendants du soldat et leur restituer sa précieuse trouvaille. Une longue recherche dont elle a tiré un lire aussi Les belles lettres d’amour d’un poilu à son épouse retrouvées dans un grenierLE FIGARO. - Comment tout a commencé?Manon HOARAU. - Je fréquente très souvent les vide-greniers. Un jour, sur celui de la place Saint-Aubin, à Toulouse, j’ai vu une très grande malle avec beaucoup de papiers. Tout de suite, cela m’a tapé dans l’œil. Je me suis mise à fouiller et je me suis aperçue qu’il y avait un ensemble de lettres qui semblaient écrites par la même personne. J’ai commencé à les rassembler et c’est à ce moment-là que le brocanteur m’a interpellée. Il m’a dit qu’il s’agissait de lettres d’un poilu à sa femme et qu’il en avaitlu quelques-unes par curiosité. C’est un peu lui qui m’a poussée à les acheter, il m’a très bien vendu la chose. J’ai passé un bon moment à toutes les rassembler pour être sûre de ne pas en oublier et j’ai acheté le lot. Une fois que j’ai fini de les lire, j’ai eu le sentiment que ces lettres ne m’appartenaient pas et quelles devaient revenir à la famille » Après ça, j’ai dû tout trier, elles étaient dans le désordre, certaines n’étaient pas dans les bonnes enveloppes. C’était un peu le chaos. En les classant, je les ai lues une première fois. C’est ainsi que j’ai découvert la vie de Joseph Avignon et toutes ses péripéties. Une fois que j’ai fini de les lire, j’ai eu le sentiment que ces lettres ne m’appartenaient pas et qu’elles devaient revenir à la famille. J’ai commencé à faire des recherches sur Valentine, la fille de Joseph, puisqu’il en parlait souvent dans ses lettres. J’ai demandé à la mairie où elle était née son acte de mariage. Sauf que comme je n’étais pas de la famille et je n’ai pas pu avoir accès à la filiation. Après ça, je ne savais plus comment enquêter donc j’ai arrêté mes lettres de Joseph Avignon. Manon HoarauL’histoire a ensuite connu un second souffle. Lorsque j’ai rencontré Mehdi qui anime le compte YouTube Sylartichot, qui compte plus de abonnés, NDLR, nous avons parlé de ces lettres. Il a trouvé l’histoire géniale et m’a proposé de m’offrir un relais, comme il bénéficie d’une communauté - et donc d’une visibilité - que je n’aurais pas pu avoir. C’est comme cela que l’enquête s’est accélérée, grâce à qui vous a touchée dans ces lettres?Le cheminement de Joseph est particulièrement touchant. Au début, il est très optimiste et persuadé de rentrer chaque semaine. Il protège énormément sa femme, il lui dit que tout va bien, qu’il fait bon, qu’il ne manque de rien. Puis, cela change il se met à écrire qu’il rentrera le mois prochain, peut-être pendant l’été. Il perd de plus en plus espoir. Il y a une lettre où tout bascule. Elle fait six ou sept pages. Il y raconte les journées de marche, les nuits dans les tranchées, les batailles, sa lassitude… Dès lors, ses récits sont extrêmement violents. Il écrit de façon très narrative et descriptive, ce qui donne l’impression de vivre avec lui tout ce qu’il a enduré. À un jour près, il aurait pu rentrer chez lui » Comment avez-vous appris le décès de Joseph?J’ai découvert assez vite qu’il était mort à la guerre. J’avais son livret avec un matricule, donc j’ai tout de suite fait des recherches sur le site du gouvernement afin de savoir s’il avait réchappé à la Grande Guerre. C’est lorsque j’ai lu la dernière lettre que j’ai compris qu’il était mort le jour où il devait rentrer en permission. Il a échappé à la mort à de nombreuses reprises. À un jour près, il aurait pu rentrer chez lettre de Joseph Avignon. Manon HoarauL’enquête a été longue pour retrouver les descendants...L’enquête s’est certes étalée sur deux ans, mais elle a finalement été très rapide. De mon côté, j’avais découvert que sa fille Valentine n’avait pas de descendance directe. Je m’étais arrêtée là. Mes recherches ont été mises en pause jusqu’à ce que nous décidions de lancer un appel sur Twitter avec Sylartichot. Nous avons publié le message autour du 20 septembre. Moins d’une semaine après, nous avions retrouvé Alain, le descendant. En trois jours, nous avions son nom. Je l’ai ensuite appelé plusieurs fois pour lui demander s’il voulait récupérer les lettres. Une semaine après, j’étais à avez ensuite élaboré un documentaire sur cette enquête...Oui. Il évoque à la fois l’histoire du soldat mais aussi ma quête de ses descendants.» VIDÉO - Le documentaire de Sylartichot et Manon HoarauDans quel état d’esprit étiez-vous lors de l’enquête?Pendant deux ans, il ne s’est rien passé donc j’ai laissé tomber même si j’avais très envie de rendre les lettres. J’avais baissé les bras, au point que j’ai pensé donner les lettres à un musée ou à des archives pour qu’elles puissent être conservées. Mais au moment où nous avons relancé l’enquête, tout s’est passé très vite. Il y a eu un tel engouement, le nombre de partages a décollé tellement vite que je me suis dit que ça allait lire aussiLes lettres de poilus du Figaro 1914-1916Qu’avez-vous ressenti lors de la remise des lettres au descendant de Joseph?Tellement d’émotions! Nous avons beaucoup parlé, nous sommes restés ensemble pendant plus d’une heure. C’était intéressant pour lui de comprendre comment j’avais eu ces lettres. Alain, le descendant, était le petit-fils de la demi-sœur du soldat. Il avait très bien connu sa grand-mère. Il avait même vécu avec elle. Mais aussi étrange que cela puisse paraître, elle ne lui avait jamais parlé de Joseph... 50 km seulement séparent la place Saint-Aubin, à Toulouse, de la mairie de Cintegabelle, à la lisière de l’Ariège. Manon Hoarau a pourtant mis un peu plus de deux ans à les parcourir, pour rendre les lettres de Joseph Avignon à son petit-neveu, qui ignorait jusqu’alors l’existence de ce Poilu, mort pour la France des suites de ses blessures à l’hôpital de Sainte-Menehould Marne, le 28 janvier histoire émouvante et à rebondissements, la jeune femme de 24 ans la raconte dans un superbe documentaire d’un peu plus de 20 minutes, disponible sur YouTube et réalisé avec le vidéaste Sylartichot. A l’origine de l’aventure, donc, quelque 110 lettres datant de la Première Guerre mondiale récupérées par l’actuelle médiatrice culturelle à Paris, alors étudiante à Toulouse, auprès d’un brocanteur qui venait de vider une maison. Cela m’a pris des semaines pour les trier et les remettre dans l’ordre chronologique », explique-t-elle. Manon Hoarau fait alors la rencontre de Joseph Avignon, cultivateur né à Gaillac-Toulza avant d’aller vivre à Lagardelle-sur-Lèze, au sud de Toulouse, de sa femme Maria et de leur petite Valentine. Si elle découvre vite, via son carnet militaire disponible sur Internet, que le Haut-Garonnais n’est jamais revenu du front, elle finit par remiser son rêve de retrouver une descendante à qui remettre ses lettres. Rencontre décisiveSeulement assoupi, l’espoir s’éveille de nouveau cet été, après la rencontre avec Sylartichot. Il m’a dit que c’était une histoire incroyable, qu’il fallait impliquer sa communauté [ abonnés sur YouTube] et lancer une bouteille à la mer sur Twitter. » Chose faite le 20 septembre. En moins d’une semaine, on avait retrouvé un descendant, en deux semaines, on le rencontrait à la mairie de Cintegabelle et en un mois et demi, on finalisait le documentaire. »Car la petite histoire dans l’Histoire méritait d’être contée, et les contributeurs qui ont mené à cet épilogue, tel le twittos Tadoukoz, d’être y a deux ans dans un vide-grenier j'ai trouvé dans une grande valise une série de lettres envoyées pas un soldat de la première Guerre Mondiale à sa femme. Il lui raconte ses longues journées de marche les heures d'attente dans les tranchées et les terrifiants moments d'assaut Manon Hoa ManonHoa September 20, 2019 Après avoir exploré la piste Valentine, dont la fille et donc petite-fille du Poilu mourra sans enfant, fureté en vain du côté de Pierre, le fantasque frère de Joseph, l’enquête aboutira à Alain Boutet, retraité de Cintegabelle et petit-fils de Maria, la demi-sœur du héros du documentaire à ne pas confondre avec sa femme, dont sa grand-mère ne lui avait jamais parlé… Joseph m’a touché, car il avait une personnalité très forte, reprend Manon Hoarau. Au fur et à mesure de ses lettres, j’ai eu l’impression d’apprendre à le connaître. Il a une vraie force de narration, comme lorsqu’il raconte les assauts. Dans les premières lettres, il protège énormément sa famille. Et puis, il y a un point de bascule… »Au fur et à mesure que le temps avance, que le conflit s’enlise, que les hommes tombent autour de lui, le cultivateur du Sud-Ouest ne se soucie plus des apparences, ni de la censure. Il raconte, souvent crûment, les horreurs de la guerre, les corps déchirés par les obus, l’ennemi qu’on ne hait pas mais qu’il faut tuer pour ne pas qu’il vous tue. Il y a des lettres avec de la terre dessus, des marques, très dures à déchiffrer. »Joseph Avignon, né à Gaillac-Toulza, a ensuite vécu à Lagardelle-sur-Lèze. Son petit-neveu habite à Cintegabelle. - Maps4NewsDésormais, la jeune femme et son compère vidéaste vont mettre en ligne le courrier brut, avec ses taches et ses fautes d’orthographe. Après lui avoir échappé tant de fois, Joseph Avignon a été rattrapé par la mort, à quelques semaines de ses 28 ans. Comme près de dix millions d’autres soldats de la Grande Guerre, tous pays confondus. Vues 733 Lettre d’un poilu à sa femme La sentence est tombée je vais être fusillé pour l’exemple, demain, avec six de mes camarades, pour refus d’obtempérer. » Le 30 mai 1917 Léonie chérie J’ai confié cette dernière lettre à des mains amies en espérant qu’elle t’arrive un jour afin que tu saches la vérité et parce que je veux aujourd’hui témoigner de l’horreur de cette guerre. Quand nous sommes arrivés ici, la plaine était magnifique. Aujourd’hui, les rives de l’Aisne ressemblent au pays de la mort. La terre est bouleversée, brûlée. Le paysage n’est plus que champ de ruines. Nous sommes dans les tranchées de première ligne. En plus des balles, des bombes, des barbelés, c’est la guerre des mines avec la perspective de sauter à tout moment. Nous sommes sales, nos frusques sont en lambeaux. Nous pataugeons dans la boue, une boue de glaise, épaisse, collante dont il est impossible de se débarrasser. Les tranchées s’écroulent sous les obus et mettent à jour des corps, des ossements et des crânes, l’odeur est pestilentielle. Tout manque l’eau, les latrines, la soupe. Nous sommes mal ravitaillés, la galetouse est bien vide ! Un seul repas de nuit et qui arrive froid à cause de la longueur des boyaux à parcourir. Nous n’avons même plus de sèches pour nous réconforter parfois encore un peu de jus et une rasade de casse-pattes pour nous réchauffer. Nous partons au combat l’épingle à chapeau au fusil. Il est difficile de se mouvoir, coiffés d’un casque en tôle d’acier lourd et incommode mais qui protège des ricochets et encombrés de tout l’attirail contre les gaz asphyxiants. Nous avons participé à des offensives à outrance qui ont toutes échoué sur des montagnes de cadavres. Ces incessants combats nous ont laissé exténués et désespérés. Les malheureux estropiés que le monde va regarder d’un air dédaigneux à leur retour, auront-ils seulement droit à la petite croix de guerre pour les dédommager d’un bras, d’une jambe en moins ? Cette guerre nous apparaît à tous comme une infâme et inutile boucherie. Le 16 avril, le général Nivelle a lancé une nouvelle attaque au Chemin des Dames. Ce fut un échec, un désastre ! Partout des morts ! Lorsque j’avançais les sentiments n’existaient plus, la peur, l’amour, plus rien n’avait de sens. Il importait juste d’aller de l’avant, de courir, de tirer et partout les soldats tombaient en hurlant de douleur. Les pentes d’accès boisées, étaient rudes .Perdu dans le brouillard, le fusil à l’épaule j’errais, la sueur dégoulinant dans mon dos. Le champ de bataille me donnait la nausée. Un vrai charnier s’étendait à mes pieds. J’ai descendu la butte en enjambant les corps désarticulés, une haine terrible s’emparant de moi. Cet assaut a semé le trouble chez tous les poilus et forcé notre désillusion. Depuis, on ne supporte plus les sacrifices inutiles, les mensonges de l’état major. Tous les combattants désespèrent de l’existence, beaucoup ont déserté et personne ne veut plus marcher. Des tracts circulent pour nous inciter à déposer les armes. La semaine dernière, le régiment entier n’a pas voulu sortir une nouvelle fois de la tranchée, nous avons refusé de continuer à attaquer mais pas de défendre. Alors, nos officiers ont été chargés de nous juger. J’ai été condamné à passer en conseil de guerre exceptionnel, sans aucun recours possible. La sentence est tombée je vais être fusillé pour l’exemple, demain, avec six de mes camarades, pour refus d’obtempérer. En nous exécutant, nos supérieurs ont pour objectif d’aider les combattants à retrouver le goût de l’obéissance, je ne crois pas qu’ils y parviendront. Comprendras-tu Léonie chérie que je ne suis pas coupable mais victime d’une justice expéditive ? Je vais finir dans la fosse commune des morts honteux, oubliés de l’histoire. Je ne mourrai pas au front mais les yeux bandés, à l’aube, agenouillé devant le peloton d’exécution. Je regrette tant ma Léonie la douleur et la honte que ma triste fin va t’infliger. C’est si difficile de savoir que je ne te reverrai plus et que ma fille grandira sans moi. Concevoir cette enfant avant mon départ au combat était une si douce et si jolie folie mais aujourd’hui, vous laisser seules toutes les deux me brise le cœur. Je vous demande pardon mes anges de vous abandonner. Promets-moi mon amour de taire à ma petite Jeanne les circonstances exactes de ma disparition. Dis-lui que son père est tombé en héros sur le champ de bataille, parle-lui de la bravoure et la vaillance des soldats et si un jour, la mémoire des poilus fusillés pour l’exemple est réhabilitée, mais je n’y crois guère, alors seulement, et si tu le juges nécessaire, montre-lui cette lettre. Ne doutez jamais toutes les deux de mon honneur et de mon courage car la France nous a trahi et la France va nous sacrifier. Promets-moi aussi ma douce Léonie, lorsque le temps aura lissé ta douleur, de ne pas renoncer à être heureuse, de continuer à sourire à la vie, ma mort sera ainsi moins cruelle. Je vous souhaite à toutes les deux, mes petites femmes, tout le bonheur que vous méritez et que je ne pourrai pas vous donner. Je vous embrasse, le cœur au bord des larmes. Vos merveilleux visages, gravés dans ma mémoire, seront mon dernier réconfort avant la fin. Eugène ton mari qui t’aime tant Source Autrement-Vue Mercredi 5 mai 1915 Neuf jours après avoir écrit cette lettre, Alphonse X a été tué par un obus. Voilà le baptême du feu, c'est chose tout à fait agréable, tu peux le croire, mais je préférerais être bien loin d'ici plutôt que de vivre dans un vacarme pareil. C'est un véritable enfer. L'air est sillonné d'obus, on n'en a pas peur pourtant nous arrivons dans un petit village, où se fait le ravitaillement ; là, on trouve dans des casemates enfoncées dans la terre les gros canons de 155 ; il faudrait que tu les entendes cracher, ceux-là ; ils sont à cinq kilomètres des lignes, ils tirent à 115 sur l'artillerie boche. On sort du village à l'abri d'une petite crête, là commencent les boyaux de communication ; ce sont de grands fossés de 1 mètre de large et de deux mètres de profondeur ; nous faisons trois kilomètres dans ces fossés, après on arrive aux tranchées qui sont assez confortables. De temps en temps, on entend siffler quelques balles, les Boches nous envoient quelques bombes peu redoutables ; nous sommes à deux cents mètres des Boches, ils ne sont pas trop méchants. Je me suis promené à huit cents mètres sur une route, à peine si j'en ai entendu deux siffler ; nous avons affaire à des Bavarois qui doivent en avoir assez de la guerre, ça va changer d ici quelques jours. Nous faisons des préparatifs formidables en vue des prochaines attaques. Que se passera-t-il alors, je n'en sais rien, mais ce sera terrible car à tout ce que nous faisons nous prévoyons une chaude affaire. J'ai le coeur gros mais j'attends toujours confiant ; nous prévoyons le coup prévu avant dimanche. Si tu n'avais pas de mes nouvelles après ce jour, c'est qu'il me sera arrivé quelque chose, d'ailleurs tu en seras avertie par un de mes camarades. Il ne faut pas se le dissimuler, nous sommes en danger et on peut prévoir la catastrophe ; sois toujours confiante malgré cela parce que tous n y restent pas.

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